Loue-un-enfant.com est une comédie.
Marina fait une blague à son amie Audrey, désespérément crédule. Après lui avoir fait croire qu’elle avait un enfant âgé de onze ans, elle lui avoue qu’en fait, elle a loué cet enfant pour la soirée. Pire, qu’elle et son compagnon ont créé un site de location d’enfants… Derrière la fantaisie se dessine une question éthique d'une brûlante actualité. Comédie tout public. Époque contemporaine. Durée 60 mn environ. Distribution : 1 hommes, 2 femmes, 1 enfant. |
L'extrait
MARINA – Je te sers à boire ? J’ai préparé un planteur sans alcool, ça te va ?
AUDREY – J’adore ! (Marina la sert)ENSEMBLE – Santé ! (Elles trinquent)
AUDREY – Pouah, mais c’est du jus de fruits !
MARINA – C’est un peu la définition du planteur sans alcool.
AUDREY – Je crois que je préfère le vrai.
MARINA – Comme tu veux. Tu trouveras le nécessaire dans l’armoire à pharmacie.
AUDREY – Pardon ? Tu ranges le rhum dans ton armoire à pharmacie ?
MARINA – Oui, pour les grogs, l’hiver.
(...)
MARINA – Bien entendu, un contrat de location en bonne et due forme. Tout y est détaillé. C’est un super avocat qui nous l’a rédigé. Tu as trois formules de location à la carte : "Un peu" pour les locations à la demi-journée ; "Beaucoup" pour les locations au week-end ; et "À la folie" pour les locations à la semaine. Les tarifs sont dégressifs pour les grandes vacances.
AUDREY – Finalement, vous avez fait les choses bien.
MARINA – Merci. Tu sais, il faut te tenir au courant, ce genre de prestation se développe de plus en plus. D’ailleurs, le chien aussi a été loué pour la soirée, il s’appelle Google !
AUDREY – Non ? Ah ça, c’est carrément insupportable. Et tu oses faire ça précisément le soir où je viens ? Moi qui te croyais mon amie. C’est sûr que je ne vais pas en dormir. Pauvre bête ! (Elle le chouchoute)
MARINA – Pourquoi ? Tu penses que je le maltraite ?
AUDREY – Non, mais c’est très attaché à ses maîtres, un chien. S’il a la sensation que ses maîtres l’ont abandonné, il peut devenir extrêmement malheureux.
MARINA – Et un enfant non ?
AUDREY – Ce n’est pas ce que je voulais dire. Mais un enfant, c’est pas pareil. Ça a l’habitude de changer de classe, de maîtresse, de baby-sitter…
MARINA – Tu viens de pointer du doigt l’un des fondements mêmes de la transaction. Pourquoi des parents voudraient-ils louer leur enfant à des tiers ?
AUDREY – Oh ben là, je vois des tas de raisons ! Pour se faire un restau, pour sortir chez des potes, pour s’offrir une deuxième lune de miel… ou bien tout simplement pour ne plus les entendre. Parce que c’est chiant, les gniards, tu sais. Ma sœur en a un, je me rends bien compte. Et encore, il est plutôt sympa, Nathan.
MARINA – Gagné ! Les parents se débarrassent du gosse pour la soirée et, bingo ! au lieu de payer la baby-sitter, ce sont eux qui se font payer.
AUDREY – Pas con !
AUDREY – J’adore ! (Marina la sert)ENSEMBLE – Santé ! (Elles trinquent)
AUDREY – Pouah, mais c’est du jus de fruits !
MARINA – C’est un peu la définition du planteur sans alcool.
AUDREY – Je crois que je préfère le vrai.
MARINA – Comme tu veux. Tu trouveras le nécessaire dans l’armoire à pharmacie.
AUDREY – Pardon ? Tu ranges le rhum dans ton armoire à pharmacie ?
MARINA – Oui, pour les grogs, l’hiver.
(...)
MARINA – Bien entendu, un contrat de location en bonne et due forme. Tout y est détaillé. C’est un super avocat qui nous l’a rédigé. Tu as trois formules de location à la carte : "Un peu" pour les locations à la demi-journée ; "Beaucoup" pour les locations au week-end ; et "À la folie" pour les locations à la semaine. Les tarifs sont dégressifs pour les grandes vacances.
AUDREY – Finalement, vous avez fait les choses bien.
MARINA – Merci. Tu sais, il faut te tenir au courant, ce genre de prestation se développe de plus en plus. D’ailleurs, le chien aussi a été loué pour la soirée, il s’appelle Google !
AUDREY – Non ? Ah ça, c’est carrément insupportable. Et tu oses faire ça précisément le soir où je viens ? Moi qui te croyais mon amie. C’est sûr que je ne vais pas en dormir. Pauvre bête ! (Elle le chouchoute)
MARINA – Pourquoi ? Tu penses que je le maltraite ?
AUDREY – Non, mais c’est très attaché à ses maîtres, un chien. S’il a la sensation que ses maîtres l’ont abandonné, il peut devenir extrêmement malheureux.
MARINA – Et un enfant non ?
AUDREY – Ce n’est pas ce que je voulais dire. Mais un enfant, c’est pas pareil. Ça a l’habitude de changer de classe, de maîtresse, de baby-sitter…
MARINA – Tu viens de pointer du doigt l’un des fondements mêmes de la transaction. Pourquoi des parents voudraient-ils louer leur enfant à des tiers ?
AUDREY – Oh ben là, je vois des tas de raisons ! Pour se faire un restau, pour sortir chez des potes, pour s’offrir une deuxième lune de miel… ou bien tout simplement pour ne plus les entendre. Parce que c’est chiant, les gniards, tu sais. Ma sœur en a un, je me rends bien compte. Et encore, il est plutôt sympa, Nathan.
MARINA – Gagné ! Les parents se débarrassent du gosse pour la soirée et, bingo ! au lieu de payer la baby-sitter, ce sont eux qui se font payer.
AUDREY – Pas con !