Marie Gouze, veuve Aubry, dite Olympe de Gouges, née le 7 mai 1748 à Montauban et morte guillotinée le 3 novembre 1793 à Paris, est l'une des pionnières du féminisme français.
En 1791, elle présente à la Reine un projet de DÉCLARATION DES DROITS DE LA FEMME ET DE LA CITOYENNE, inspiré de la Déclaration des Droits de l'Homme adoptée deux ans auparavant.
Ce texte sera rejeté par la Convention et son auteur décapitée deux ans plus tard.
La pièce, construite en deux parties symétriques, a pour objet de montrer qu'au XXIème siècle, les droits réclamés par Olympe de Gouges ne sont pas encore tous acquis et qu'en de nombreux pays encore, la situation des femmes n'a rien à envier à celle des Françaises du XVIIIème siècle.
En 1791, elle présente à la Reine un projet de DÉCLARATION DES DROITS DE LA FEMME ET DE LA CITOYENNE, inspiré de la Déclaration des Droits de l'Homme adoptée deux ans auparavant.
Ce texte sera rejeté par la Convention et son auteur décapitée deux ans plus tard.
La pièce, construite en deux parties symétriques, a pour objet de montrer qu'au XXIème siècle, les droits réclamés par Olympe de Gouges ne sont pas encore tous acquis et qu'en de nombreux pays encore, la situation des femmes n'a rien à envier à celle des Françaises du XVIIIème siècle.
Drame
Durée : 1 h 40
Distribution suggérée : 5 hommes, 8 femmes, enfants. Modulable
Durée : 1 h 40
Distribution suggérée : 5 hommes, 8 femmes, enfants. Modulable
L'extrait
Scène 1
PRINCESSE DE LAMBALLE (Entre, suivie de Victoire) – Madame, la Reine ne peut pas vous recevoir mais elle m’a chargée de le faire en son nom. Je suis la Princesse de Lamballe.
OLYMPE – Madame, voici la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne, dédiée à la Reine.
PRINCESSE DE LAMBALLE – De quel parti vous réclamez-vous ?
OLYMPE – D’aucun. Je crois seulement que, pour que la Constitution représente fidèlement l’ensemble du peuple de ce pays, les femmes doivent y être associées. C’est là tout le sujet de cette déclaration.
PRINCESSE DE LAMBALLE – Pourquoi la dédier à la Reine ?
OLYMPE – N’est-elle pas la première femme de ce pays ?
PRINCESSE DE LAMBALLE – Puis-je voir ? (Olympe lui tend le manuscrit) Merci. DÉCLARATION DES DROITS DE LA FEMME ET DE LA CITOYENNE. Article premier : La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. Vous commencez mal, Madame Gouges !
OLYMPE – Mais, Princesse, le Roi lui-même a accepté, il y a deux ans, de signer la Déclaration des droits de l’homme.
PRINCESSE DE LAMBALLE – Son devoir l’y contraignait.
OLYMPE – Entre nous, pensez-vous vraiment qu’il considère son épouse comme lui étant inférieure ?
PRINCESSE DE LAMBALLE – Il suffit, Madame. Vous êtes une insolente. Sortez !
OLYMPE – Soit ! Je vais de ce pas présenter ce texte à l’Assemblée législative. (Germaine apparaît) J’eus préféré recueillir le consentement de la Reine mais puisque cela ne vous agrée point, (Révérence) Madame, je ne suis pas votre servante.
VICTOIRE – Tu devrais faire attention, Olympe, tu vas trop loin. Ton statut de femme ne te protègera pas ad vitam aeternam.
OLYMPE – Alors, cela signifiera que l’on m’entend enfin et que mes mots ont fait oublier mon sexe ! Accompagne-moi à la Salle du Manège, où siège l’Assemblée.
GERMAINE – Non, Olympe, c’est de la folie. Pense à ton fils, qui a déjà perdu son emploi auprès du Duc d’Orléans à cause de toi.
VICTOIRE – Allons plutôt prendre conseil auprès de notre ami Condorcet.
OLYMPE – Tu as raison. Condorcet m’entendra, lui. Il saura défendre mon texte devant les députés.
VICTOIRE – Justement, le voici, entouré de quelques-uns de ses amis.
CONDORCET (A ses amis) – Voyez qui s’avance vers nous. Les Trois Grâces, Séduction, Beauté et Créativité…
OLYMPE – Trêve de galanterie, Nicolas. Je sors de chez la Reine...
CONDORCET – De chez la Reine ? Bigre ! Dis-moi vite.
PRINCESSE DE LAMBALLE (Entre, suivie de Victoire) – Madame, la Reine ne peut pas vous recevoir mais elle m’a chargée de le faire en son nom. Je suis la Princesse de Lamballe.
OLYMPE – Madame, voici la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne, dédiée à la Reine.
PRINCESSE DE LAMBALLE – De quel parti vous réclamez-vous ?
OLYMPE – D’aucun. Je crois seulement que, pour que la Constitution représente fidèlement l’ensemble du peuple de ce pays, les femmes doivent y être associées. C’est là tout le sujet de cette déclaration.
PRINCESSE DE LAMBALLE – Pourquoi la dédier à la Reine ?
OLYMPE – N’est-elle pas la première femme de ce pays ?
PRINCESSE DE LAMBALLE – Puis-je voir ? (Olympe lui tend le manuscrit) Merci. DÉCLARATION DES DROITS DE LA FEMME ET DE LA CITOYENNE. Article premier : La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. Vous commencez mal, Madame Gouges !
OLYMPE – Mais, Princesse, le Roi lui-même a accepté, il y a deux ans, de signer la Déclaration des droits de l’homme.
PRINCESSE DE LAMBALLE – Son devoir l’y contraignait.
OLYMPE – Entre nous, pensez-vous vraiment qu’il considère son épouse comme lui étant inférieure ?
PRINCESSE DE LAMBALLE – Il suffit, Madame. Vous êtes une insolente. Sortez !
OLYMPE – Soit ! Je vais de ce pas présenter ce texte à l’Assemblée législative. (Germaine apparaît) J’eus préféré recueillir le consentement de la Reine mais puisque cela ne vous agrée point, (Révérence) Madame, je ne suis pas votre servante.
VICTOIRE – Tu devrais faire attention, Olympe, tu vas trop loin. Ton statut de femme ne te protègera pas ad vitam aeternam.
OLYMPE – Alors, cela signifiera que l’on m’entend enfin et que mes mots ont fait oublier mon sexe ! Accompagne-moi à la Salle du Manège, où siège l’Assemblée.
GERMAINE – Non, Olympe, c’est de la folie. Pense à ton fils, qui a déjà perdu son emploi auprès du Duc d’Orléans à cause de toi.
VICTOIRE – Allons plutôt prendre conseil auprès de notre ami Condorcet.
OLYMPE – Tu as raison. Condorcet m’entendra, lui. Il saura défendre mon texte devant les députés.
VICTOIRE – Justement, le voici, entouré de quelques-uns de ses amis.
CONDORCET (A ses amis) – Voyez qui s’avance vers nous. Les Trois Grâces, Séduction, Beauté et Créativité…
OLYMPE – Trêve de galanterie, Nicolas. Je sors de chez la Reine...
CONDORCET – De chez la Reine ? Bigre ! Dis-moi vite.